Piscines publiques fermées Que se passerait-il si elles n’étaient pas chauffées au gaz ?
La plupart des piscines publiques chauffent l’eau en brûlant des combustibles fossiles. Ce n’était pas un problème lorsque le coût du gaz par mégawattheure (MWh) était inférieur à 20 euros, mais il a considérablement augmenté au cours des derniers mois. Le prix du MWh se négocie à environ 250 EUR et il est probable qu’il augmentera encore.
L’électricité, qui peut représenter une part importante de la consommation énergétique de la piscine en fonction des équipements qu’elle utilise, a également vu ses prix augmenter.
Plus de 1 GWh d’essence brûlée chaque année
Pour donner une idée des exigences de ce type d’infrastructure, il convient de mentionner le centre aquatique Vert Marine à Cassis (Bouches-du-Rhône) déclare avoir consommé l’équivalent de 105 431 m3 de gaz (soit 1 112 MWh) et 1 072 MWh d’électricité au cours de l’année 2019. L’établissement dispose de la piscine de 25×21 m, d’une piscine de 310 m2 qui comprend des jeux d’eau ainsi qu’un hammam et un sauna. L’installation est aujourd’hui fermée, tout comme quelques autres installations en France.
Le site internet de Vert Marine explique que » l’augmentation du coût de l’énergie ne nous permet plus de gérer nos installations de manière durable, économiquement soutenable et soutenable. » Si l’augmentation affectée par le coût d’entrée dans les établissements, alors le prix sera multiplié par trois » précise le gérant. Le ticket de piscine passerait d’environ 5 euros à l’heure actuelle à plus de 15 euros.
» Nous demandons aux autorités municipales et gouvernementales de prendre des mesures cruciales et sans précédent afin de ramener les coûts à des niveaux acceptables », déclare Vert Marine qui gère les piscines dans le cadre d’une convention de délégation de service public avec les collectivités locales. Par le traitement particulièrement brutal qu ‘elle réserve aux usagers, elle veut obliger les villes et les municipalités à accepter la hausse des coûts énergétiques. Au lieu de demander toujours plus d’argent public pour acheter des énergies fossiles, les piscines publiques peuvent-elles fournir un chauffage plus propre et à moindre coût?
Pompes à chaleur pour le chauffage et l’énergie solaire thermique
Les options industrielles à faible émission de carbone ne manquent pas. Elles nécessitent certes un investissement initial plus élevé ; toutefois, elles peuvent ensuite produire de la chaleur locale à un coût faible et avec moins de carbone. Les centrales solaires thermiques, par exemple, peuvent couvrir une part importante des besoins en chauffage d’une piscine publique.
Avec une puissance moyenne de 800 Wth/m2, des capteurs solaires thermiques installés sur le toit de 2 500 mètres carrés du centre aquatique de Cassis pourraient produire deux MWth. C’est une capacité énorme, comparable à celle de la centrale solaire thermique Newheat située à Narbonne qui assure 20 % des besoins en chauffage d’un million de personnes et de douze bâtiments publics.
Une autre option consiste à utiliser la pompe à chaleur industrielle. En l’absence de capteurs solaires thermiques ou de chauffages solaires thermiques, une source de chaleur offre de la chaleur à un prix réduit tout en réduisant considérablement la consommation de combustibles fossiles. A Sète (Hérault) par exemple, le centre aquatique tire ses calories d’un anneau thalassothermique (eau de mer) grâce à des pompes à chaleur. La source de chaleur peut changer et être adaptée au climat local : niveau de la rivière ou de l’eau ; géothermie et chaleur perdue…
Biomasse, avec ou sans réseau de chaleur
Au final, la biomasse peut être utilisée pour chauffer des piscines publiques effectivement. Il peut s’agir d’une chaudière collective ou individuelle, dans le cadre d’un réseau d’énergie. C’est la solution qui permet de réduire l’utilisation des énergies fossiles, car elle est efficace en été comme en hiver. À Eysines (Gironde), la biomasse couvre 92 % des besoins en chauffage du complexe aquatique municipal.
La dépendance aux énergies fossiles et à leurs coûts fluctuants n’est pas une fatalité. Quelques piscines se sont affranchies de cette dépendance en déléguant le méthane à une simple source d’énergie d’appoint. La crise énergétique pourrait inciter tous les centres aquatiques à s’inspirer de leur modèle. Nous ne savons pas si Vert Marine envisage d’entreprendre des travaux d’économie d’énergie dans ses piscines pour réduire ses coûts. Vert Marine n’a pas répondu à notre demande d’interview dans les délais indiqués dans cet article.